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On n'est pas filmés - Emission no26 (Hors Série Le Vent se lève) On n'est pas filmés
Cette semaine place à un film culte par l’un des plus grands réalisateurs du cinéma. Un film à la fois grave et gracieux, intime et monumental, le chant du cygne ou du héron provisoire d’un maître de l’animation. Un film qui perpétue les envolées lyriques de son auteur et de son studio, qui montre sa maestria jusqu’au bout
On parle bien sûr de Le Vent se lève de Hayao Miyazaki.
Sorti en 2013, ce film détonne dans la filmographie du studio Ghibli. Ici, pas de forêt enchantée, pas de créatures magiques, pas de royaume secret. Juste Jirō, un jeune ingénieur japonais inspiré par l’aviation européenne, et qui rêve de construire des avions. Le hic, c’est que malheureusement ses avions serviront à faire la guerre. Et c’est là que Miyazaki encore une fois touche juste : en racontant le destin d’un homme broyé par l’Histoire, il signe une œuvre toute en contradictions, en questionnements et en retenue. Dans la lignée de bon nombres de ses oeuvres qui font le salut de son art
C’est peut-être ici son film le plus adulte. Le plus mélancolique. Mais aussi l’un des plus personnels. Parce que derrière Jirō, on devine le portrait en creux du cinéaste lui-même, cet artisan acharné, habité par ses obsessions, parfois solitaire, parfois incompris, mais toujours porté par une idée du beau.
Un homme qui, comme Jirō, a passé sa vie à dessiner des rêves.
Le Vent se lève, c’est aussi un film d’amour, pudique, déchirant, où le souffle du vent emporte tout les promesses, les espoirs, les instants volés. Avec ses aquarelles animées, ses silences suspendus, ses ciels infinis, Miyazaki signe ici un film sur le prix de la beauté, sur la responsabilité de l’artiste, sur le monde qui change… et sur ce qu’il nous reste.
Un film qui fait écho au passé et qui résonne encore aujourd’hui
Un dernier vol avant la fin. Une déclaration à voir et à revoir sur grand écran
« Le vent se lève… il faut tenter de vivre. »
Durée : 15’18
Première diffusion le 11/08/2025